Michel Houellebecq : Soumission
Préface numéro 1 : Ce
roman, ou du moins le titre et le résumé était devenu connu avant son
apparition. Le 7 janvier, à la une on
avait la caricature de Houellebecq et c’était le jour de la terrible attaque
contre la rédaction de Charlie Hebdo.
Préface numéro 2 : Ce roman
(selon moi) ne nous raconte absolument rien comme anti-islamique. Quel donc son
sujet ?
Les textes de Houellebecq en
général sont assez neutres : pas beaucoup d’épithètes, pas beaucoup d’émotions.
Le narrateur (première personne du singulier) est toujours le même : un intellectuel
européen (français), a l’âge de quarantaines, libéral épuisé, dans un état
apathique, qui n’attend plus de grandes choses de la vie. Comme ça, dans ces histoires il n’y a pas beaucoup d’actions
par contre on y trouve beaucoup de réflexions et de philosophie.
L’histoire de Soumission se déroule en 2022.
Il faut donc constater ce que
c’est, quel est le genre de ce roman : est-ce une utopie ou c’est une
distopie ? A cette question chaque récepteur doit répondre lui-même.
En tout cas il était bien
bizarre de lire le texte car non seulement les lieux mais les personnes, les idéologies,
les sites web – presque tout est réel. On peut les trouver sur Google. Je l’ai
consulté en lisant et c’était choquant. En conséquence des accords on a une
question bien gênante : qu’est-ce que je suis en train de lire ? Une
fiction ? Est-ce un roman ?
Donc l’histoire n’est pas trop
compliquée : le protagoniste, professeur de Sorbonne, chercheur de
littérature, de Huysmans, (écrivain français du XIX ème), après déjà son chef-d’œuvre,
sans famille, sans intérêt dans son travail passe ses jours l’un après l’autre,
quelques liaisons avec des étudiantes et c’est tout. Et alors là, on élit un président de la république
française qui arrive d’une partie musulman. Et la France change. Doucement,
lentement mais clairement. Et si notre prof veut continuer sa carrière
universitaire – alors il est obligé de devenir musulman, lui aussi.
Mais comme j’ai mentionné tout
à l’heure, ce qui est intéressant ce n’est pas l’histoire – c’est les idées derrière.
Houellebecq met en parallèle la conversion (catholique) de Huysmans et la conversion
à l’islam du protagoniste. Ils cherchent tous les deux quelques choses dans
leurs vies – et ils pensent qu’ils l’ont trouvé dans la croyance, ou l’homme
peut dissoudre dans un pouvoir mystérieux.
Finalement il trouve (mais
attention cette dernière partie du roman est au futur – donc ce n’est pas passé
comme tout le texte précédent) que l’islam n’est pas compatible avec la liberté
mais sa conversion à l’islam lui crée un futur (avec deux épouses par exemple)
- bien acceptable.
Et ce qui est très bizarre
dans le roman de Houellebecq que dans son histoire tout ça se réalise par la
volonté des citoyens, c’est voté, c’est légal, c’est choisi.
J’ai beaucoup aimé ce roman. Très intéressant.
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