samedi 27 juin 2015

Soumission

Michel Houellebecq : Soumission

Préface numéro 1 : Ce roman, ou du moins le titre et le résumé était devenu connu avant son apparition.  Le 7 janvier, à la une on avait la caricature de Houellebecq et c’était le jour de la terrible attaque contre la rédaction de Charlie Hebdo.
Préface numéro 2 : Ce roman (selon moi) ne nous raconte absolument rien comme anti-islamique. Quel donc son sujet ?
Les textes de Houellebecq en général sont assez neutres : pas beaucoup d’épithètes, pas beaucoup d’émotions. Le narrateur (première personne du singulier) est toujours le même : un intellectuel européen (français), a l’âge de quarantaines, libéral épuisé, dans un état apathique, qui n’attend plus de grandes choses de la vie. Comme ça,  dans ces histoires il n’y a pas beaucoup d’actions par contre on y trouve beaucoup de réflexions et de philosophie.
L’histoire de  Soumission se déroule en 2022.
Il faut donc constater ce que c’est, quel est le genre de ce roman : est-ce une utopie ou c’est une distopie ? A cette question chaque récepteur doit répondre lui-même.  
En tout cas il était bien bizarre de lire le texte car non seulement les lieux mais les personnes, les idéologies, les sites web – presque tout est réel. On peut les trouver sur Google. Je l’ai consulté en lisant et c’était choquant. En conséquence des accords on a une question bien gênante : qu’est-ce que je suis en train de lire ? Une fiction ? Est-ce un roman ?
Donc l’histoire n’est pas trop compliquée : le protagoniste, professeur de Sorbonne, chercheur de littérature, de Huysmans, (écrivain français du XIX ème), après déjà son chef-d’œuvre, sans famille, sans intérêt dans son travail passe ses jours l’un après l’autre, quelques liaisons avec des étudiantes et c’est tout.  Et alors là, on élit un président de la république française qui arrive d’une partie musulman. Et la France change. Doucement, lentement mais clairement. Et si notre prof veut continuer sa carrière universitaire – alors il est obligé de devenir musulman, lui aussi.
Mais comme j’ai mentionné tout à l’heure, ce qui est intéressant ce n’est pas l’histoire – c’est les idées derrière. Houellebecq met en parallèle la conversion (catholique) de Huysmans et la conversion à l’islam du protagoniste. Ils cherchent tous les deux quelques choses dans leurs vies – et ils pensent qu’ils l’ont trouvé dans la croyance, ou l’homme peut dissoudre dans un pouvoir mystérieux.
Finalement il trouve (mais attention cette dernière partie du roman est au futur – donc ce n’est pas passé comme tout le texte précédent) que l’islam n’est pas compatible avec la liberté mais sa conversion à l’islam lui crée un futur (avec deux épouses par exemple) -  bien acceptable.
Et ce qui est très bizarre dans le roman de Houellebecq que dans son histoire tout ça se réalise par la volonté des citoyens, c’est voté, c’est légal, c’est choisi.


J’ai beaucoup aimé ce roman. Très intéressant.

Aucun commentaire: